Test Remnant 2 : on attaque le mal à la Racine (2024)

Avec Remnant 2, Gunfire Games réussit son pari de proposer une suite solide, corrigeant ou améliorant ce qui pouvait l’être. Le studio délivre une production efficace et modulable afin de convenir au plus grand nombre. Il manque cependant un petit coup de polish concernant la stabilité et l'optimisation du titre pour franchir un nouveau cap.

Remnant 2 est un shooter à la troisième personne, exigeant et jouable en coop, nous plongeant dans un monde touché par la Racine, un mal obscur qui corrompt toute chose. Prenant place après Remnant From The Ashes, sorti en 2019, on y incarne un survivant cherchant le Service 13, une communauté permettant de vivre en sécurité. Après être tombé dans un traquenard de la Racine, des membres du Service nous sauvent in extremis et nous amènent jusqu’à leur campement.

C'est là que l'on rencontre de nouveaux protagonistes à l’image de Ford le fondateur, qui se positionne très rapidement comme un élément clé de la narration, l’un des acteurs centraux. Alors que celui-ci nous indique avoir longuement attendu notre arrivée, les évènements s’enchainent très vite, ne nous laissant que peu de répit. Ford nous apprend que le Service abrite un cristal monde, sorte de pierre géante permettant d’aller d’un univers à autre, et nous demande de l'y escorter. A notre arrivée, l’artefact s’active et aspire plusieurs protagonistes.

En plus de lutter contre la Racine, notre avatar doit à présent retrouver ceux ayant disparus et éclaircir de nombreuses interrogations autour de Ford et du Service 13.

Test Remnant 2 : on attaque le mal à la Racine (1)

Sans rien spoiler, notre héros traverse plusieurs contrées afin d’avoir le nécessaire pour accéder au royaume de la Racine, et la combattre sur son propre terrain, mais c’est bien loin d’être la fin de notre voyage et surtout de nombreuses embuches se dressent devant lui. Coup sur coup, il est envoyé dans un monde différent continuer l'enquête et mettre à terre de nouveaux ennemis.

Le lore s’approfondit grâce à de nombreux collectibles, journaux et notes, dissimulés un peu partout mais aussi les dialogues avec les PNJ dans le camp ou dans la nature. L’histoire est globalement bien écrite, et on la suit jusqu’à son dénouement avec quelques rebondissem*nts bien placés.

Il y a le bon et le mauvais chasseur

Dès le début de l’aventure, on crée notre avatar avec un outil basique, mais suffisant pour se différencier en jeu. La seconde étape arrive très rapidement avec le choix de la classe. Au nombre de trois dans la première itération, ce ne sont pas moins de cinq archétypes à présent avec des talents et compétences propres. Le médic est spécialisé dans le soin et l’assistance alors que le challenger est le tank, axé corps à corps. Le chasseur se consacre au tir distant, tandis que le pistolero maximise l’utilisation des revolvers. Pour finir, le maitre-chien, toujours accompagné de son fidèle canidé, possède des facultés amenant son lot de buffs et améliorations pour toute son escouade. On apprécie de voir un peu plus d’options que précédemment, d’autant que chaque classe est plaisante et complémentaire aux autres.

Sur le terrain on retrouve cette formule exigeante, couplant corps à corps et shooter TPS, avec sa base très Soulslike. Notre avatar dispose de deux armes à feu (une principale, et une secondaire) ainsi qu’une troisième cette fois-ci pour le combat rapproché. On n’oublie pas la relique servant de potion de soin et plusieurs emplacements pour les consommables allant de la décoction aux explosifs. Chaque sprint ou esquive consomme de l'endurance, qui se régénère petit à petit. Du déjà vu, sur le papier, mais proposant un socle solide.

Pour tout joueur ayant fait le premier épisode ou n’importe quel autre Soulslike, les bases sont retrouvées instantanément. Certes, le choix de la difficulté au moment de créer la partie (3 paliers dispos, un 4e se débloquant plus tard) a un impact plus ou moins fort sur l’expérience, mais quoiqu’il arrive Remnant 2 reste un titre où la mort n’est jamais loin, avec de nombreux défis à relever. On entre dans l’action rapidement, et on (re)prend la formule en main sans problème. On avance, on tombe sur un groupe d’ennemis. On vise le premier, en évitant les tirs du second et les coups de griffe du troisième. On alterne armes à feu et combat corps à corps selon la situation jusqu’à voir tout le monde à terre.

How To : en finir avec la Racine

Chaque monstre qui compose ce riche bestiaire possède ses résistances et faiblesses, ainsi que des zones plus fragiles. On analyse chaque nouvelle espèce qui nous barre la route afin de trouver comment la mettre hors d’état de nuire au plus vite : cette créature n’aime pas les balles ou plutôt les canons à énergie ? Les lames ? Et cela va également avec les traditionnels éléments comme le feu, ou la corrosion pour ne citer qu’eux. Parfois il est même nécessaire de détruire une partie bien plus résistance pour atteindre le cœur d’un adversaire et lui ôter la vie sans délais. C’est une constante recherche du meilleur moyen d’arriver à passer l’affrontement. Par contre, gare au stock de munitions qui se raréfient plus ou moins vite selon difficulté.

Quand on joue à la cool, on gère sans trop de problème quelques monstres, mais si on ne prête pas attention à notre environnement, on attire rapidement une autre escouade et on se retrouve submergé ! D’autant qu’on n’est jamais à l’abri d’un évènement aléatoire ou d’un élite dans le coin qui se joindrait à la fête. Gardons à l’esprit que la mort n’est pas aussi punitive qu’habituellement. Il n’est pas question de perte d’EXP ou de loot, simplement d’un retour au dernier point de repos avec ce que cela implique. Leur activation a des effets similaires à ce qu’on trouve ailleurs : les potions et munitions sont rechargées au max, et tous les ennemis vaincus réapparaissent, en plus de servir de déplacement rapide.

Remnant 2 peut sembler parfois dur, avec une difficulté en dent de scie, mais au final c’est bien moins punitif que la concurrence. Par contre, de par son côté procédural, le jeu ne repositionne jamais les mêmes ennemis sur la carte, et encore moins aux mêmes endroits. Une zone chaude lors d’un passage précédent est peut-être celle qui nous permettra maintenant de souffler un peu étant safe à l’instant T. Chaque essai requiert de la prudence.

Mention spéciale aux boss qui sont des plus originaux dans leur genre, avec des affrontements souvent à plusieurs phases ayant parfois un coté aléatoire (quelle capacité, dans quel ordre etc). On retrouve quelques clins d’œil parfois à des monstres iconiques vus ailleurs, mais Remnant amène sa patte perso rendant son bestiaire de manière plus globale très bon et unique en son genre.

Vient le déblocage des mods d’arme. Chaque pièce de notre arsenal dispose d’un emplacement pour installer un accessoire spécifique offrant une compétence à temps de recharge plus ou moins long selon la puissance requise. On va d’un simple dégât élémentaire sur nos balles, à des tentacules régénérant notre vie. À cela s’ajoutent les mutagemmes, sur un second emplacement, aux bonus passifs permanents comme des coups à l'arme blanche boostés après une esquive. On acquiert ces mises à niveau aussi bien sur des boss que via le craft. Chose qu’on apprécie : on modifie à la volée dans l’inventaire toutes ces options, nul besoin de retourner au hub central (le Service 13) pour faire un tour chez l'un ou l'autre commerçant ou artisan.

Pimp My Ranger

L’amélioration de notre avatar passe via son arsenal, mais pas uniquement. Son armure joue une petite part du marché, mais ce sont surtout du côté des bijoux que la donne change, à commencer par l’amulette qui offre des bonus tous plus intéressants les uns que les autres tout comme les anneaux permettant de combler différentes faiblesses ou statistiques. Durant mes multiples sessions/runs, j’ai rarement remplacé l’armure alors que pour le collier et les bagues, je n’ai pas arrêté tant on en récupère. La relique (la potion de soin) gagne également en puissance. Non seulement on peut en changer (elles possèdent toutes des attributs propres), mais on peut surtout y insérer trois fragments et bénéficier de quelques ajustements variables afin d’améliorer la recharge de nos talents, de l’endurance, etc.

Test Remnant 2 : on attaque le mal à la Racine (2)

À chaque victoire, et mission complétée, on accumule de l’expérience, et on grimpe de niveaux ayant comme résultat de débloquer de nouveaux passifs liés à notre classe, mais aussi des compétences d’archétype dont une seule est équipée. On améliore les différents traits (bonus PV, boost de l'endurance, distance d'esquive etc) grâce aux tomes de connaissances ramassés durant notre voyage. Après quelques heures de jeu, on acquiert un emplacement de classe secondaire (l’alchimie pour ne citer qu’elle), accompagnée de la même progression que la principale et d’un second slot pour le talent d’archétype. On part d’un gameplay qui semblait basique pour arriver sur un résultat bien plus riche et généreux qu’il n’y parait, modulable à souhait, rendant chaque run et héros unique. On ne s'ennuie jamais et on adapte notre build à la situation du moment afin d'être toujours efficace.

Remnant 2 se laisse facilement apprivoiser mais pas dompter. Il arrive que le personnage décide de monter / descendre d'une échelle simplement en passant à côté par exemple. Ses approximations sont rares, mais quand on est à deux doigts de l'au-delà, c'est fâcheux. La caméra n'a pas posé de problème de son côté.

Un voyage à la Racine du mal

La direction artistique fait mouche tout au long de l’aventure nous amenant d’un univers contemporain post-apocalypse à un village médiéval à l’ambiance Bloodbornesque en passant par une jungle luxuriante corrompue, etc. La dizaine d’environnements offre des décors originaux et fortement inspirés couplés à un level design certes classique pour le genre, mais qui fonctionne toujours. Remnant 2 ne réinvente pas la roue et réutilise des choses déjà vues, connues. On retrouve par exemple les fameuses portes bloquées qu’on ouvre après avoir parcouru une grande boucle.

Chaque zone possède sa propre identité. On alterne des passages en zones vastes et ouvertes, comme la désertique N'Erud, avec des passages bien plus cloisonnés et couloirs au Labyrinthe. L'imbrication et la construction semblent à chaque fois logique. L'ambiance est magnifique et la bande-son fait son office pour accentuer des moments critiques ou quand un danger nous tombe dessus. Immersion réussie !

La carte 3D pour se repérer fonctionne à merveille d’autant que l’exploration est très fortement recommandée et toujours récompensée que cela soit via des coffres, des donjons annexes, des objets pour des missions secondaires, voire des monstres élites ou des boss additionnels. Il n’est pas rare de tomber sur des puzzles et énigmes en jeu, demandant de fouiller la zone alentour pour trouver la solution, résultant une nouvelle fois sur des trésors inestimables. Jamais difficiles, il suffit d'observer ou tendre l'oreille et d'être logique rien de plus. Forcément, la durée de vie s'en retrouve fortement allongée quand on décide de ratisser large et de couvrir l'intégralité de la carte, avec les aller-retour pour le contenu optionnel.

Test Remnant 2 : on attaque le mal à la Racine (3)

A la Racine du problème

Remnant 2 affiche un rendu sobre et relativement efficace, grâce à l’Unreal Engine, mais on ressent un manque de finition ci et là. On a rencontré pas mal de crashs, mais également des soucis de performance. Même si elle n’est plus dans le panier « premium » depuis l’arrivée des séries RTX 4000, la 3080 reste un GPU censé pouvoir assurer le job sans difficulté sur la majorité des titres. Malgré la présence de technologies de supersampling (DLSS dans notre cas, FSR et Xe disponibles pour AMD et Intel), jouer en ultra en 21/9 induisait des drops à 40-45 FPS voir moins et ce bien trop fréquemment. La solution a été de baisser l’un ou l’autre curseur (surtout les ombres) afin de retrouver des stats dignes de ce nom. Etrangement, le monitoring n'a jamais montré de pic CPU ou GPU.

Sur Steamdeck, tout positionner en low avec le FSR en « performance ultra » n’a permis d’atteindre que 25 FPS avec un rendu totalement à la ramasse et loin de ce qu’on est en droit d’attendre. On oublie donc tout espoir de jouer sur la console de Valve convenablement.

Intégralement doublé en anglais, Remnant 2 affiche l’entièreté des textes (même ceux des collectibles) dans notre langue ce qui est appréciable

Remnant 2 ne se contente pas de se reposer sur ses acquis et va plus loin en peaufinant plusieurs aspects de sa formule, afin de lui donner davantage de profondeur et élargir les possibilités au maximum côté gameplay. La rejouabilité est excellente, grâce à son aspect procédural et plusieurs options modulables selon nos choix, le tout sans pour autant dénaturer son côté exigeant. C’est un réel plaisir que de parcourir cet univers avec un gameplay léché et complet, seul ou à plusieurs. Dommage que la dernière couche de finition pêche parfois, générant de temps à autre de la frustration. Espérons que le traditionnel patch day one corrige ces soucis.

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Author: Twana Towne Ret

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